Je m'appelle Keziah et j'ai six ans. Comment les fusées décollent et comment elles vont sur la Lune avec à manger ?
Bonjour Keziah ! Moi c'est Nicolas, je suis ingénieur au CNES, l'agence spatiale française. Mon métier, c'est de trouver les meilleures trajectoires pour voyager dans l'espace, les meilleurs chemins. Et donc je trouve ta question très intéressante et je vais essayer d'y répondre. Comment les fusées décollent ? Pour répondre à ta question, il faut faire une petite expérience.
Tu demandes à un grand ou une grande de te gonfler un ballon de baudruche. On ne le ferme pas, tu le prends et tu le lâches d'un coup. Et là, tu vas voir le ballon, il va partir, il va voler en zigzag. Eh bien, ce principe, c'est ce qu'on appelle l'action-réaction. L'air sort et pousse le ballon.
Et nos fusées, comment elles décollent ? Elles utilisent ce principe, elles font sortir de l'air, du gaz plus exactement, très vite. Et ça pousse la fusée. Alors il faut bien se rendre compte qu'une fusée, c'est très lourd. Je ne sais pas si tu vis dans une maison ou un appartement, mais une fusée, c'est grand comme un immeuble de 20 étages et c'est lourd comme 200 éléphants.
Donc c'est très lourd, très grand, très gros. Et on veut que ça aille bien droit. Et donc tu imagines bien que pour faire décoller ces 200 éléphants, il faut de très gros moteurs.
Comment les fusées vont sur la Lune ?
Eh bien déjà il faut que tu comprennes que les fusées ne vont pas sur la Lune.
C'est comme un camion qui amène dans l'espace, soit un vaisseau avec des astronautes comme Thomas Pesquet, soit un satellite qui va tourner autour de la Terre pour la regarder ou qui va partir dans l'espace pour aller vers la Lune et vers Mars. La mission de la fusée, son travail, c'est de leur donner la bonne vitesse pour les lancer dans l'espace.
Car une fois dans l'espace, elle les lâche, elle les largue. Et donc, une fois que la fusée a lâché le vaisseau, la question maintenant c'est comment viser la cible ? Il faut que tu comprennes que dans l'espace, tout bouge, tout tourne. La Terre, elle tourne sur elle-même, elle tourne autour du Soleil, la Lune tourne autour de la Terre et même le Soleil tourne dans la galaxie.
Pour te rendre compte à quel point c'est compliqué, imagine-toi sur un tourniquet dans une aire de jeu. Bon, tu t'y attaches bien parce que quand ça tourne, il faut se tenir. Tu prends une balle de tennis. Tu demandes à un copain, à une copine de se mettre à côté du tourniquet. Tu te fais tourner et tu essaies de lui lancer la balle.
Tu vas voir que ça n'est pas si simple. Imagine si en plus, le copain ou la copine se met à courir. Eh bien là, tu commences à comprendre le problème du voyage dans l'espace. Comment on fait pour résoudre tous ces problèmes ? Eh bien, on fait des calculs, on fait des mathématiques, des mathématiques spéciales, des mathématiques spatiales. Ce sont les ingénieurs, des hommes et des femmes comme moi qui font ces calculs.
Un décollage calculé à la seconde près
On doit choisir le bon moment, à la seconde près, où la fusée doit décoller, dans quelle direction elle doit partir, à quelle vitesse elle doit aller. Il faut aussi choisir le bon moment, toujours à la seconde près, où elle doit lâcher le satellite ou le vaisseau. Et là, on va aller sur le bon chemin. Mais ce n'est pas fini.
Parce que quand on va arriver à côté de la cible - à côté de la Lune par exemple, il va falloir freiner : dans l'espace, je te l'ai dit, tout bouge. On va un peu trop vite en direction de la Lune et donc il faut freiner. Et ça, c'est encore des calculs.
Comment les fusées vont sur la Lune avec à manger ?
Ce n'est pas vraiment mon travail. Ce que je sais, c'est qu'on emporte aujourd'hui de la nourriture. Thomas Pesquet et les autres astronautes, ils emportent ce dont ils ont besoin. Mais je sais aussi qu'on réfléchit à faire pousser des aliments comme des salades dans l'espace, mais ça, c'est une autre histoire. Si tu ne dois retenir que deux choses, rappelle-toi ceci : dans l'espace, tout bouge, tout va très vite. Et ensuite, pour voyager dans l'espace, on a besoin d'hommes et de femmes ingénieurs. Pourquoi pas toi ?
Merci Nicolas Tchintcharadzé, responsable du service manœuvre orbitale et mécanique spatiale au CNES.
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