Programme : Raconte-moi l'espace

Comment les fusées sont créées à l’intérieur ?

03 Jan 2024 - 5 minutes
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Résumé de l'épisode

Comment les fusées sont créées à l’intérieur ? Giuseppe Fiore, ingénieur au CNES et spécialiste de la propulsion spatiale, répond à la question ! Une fusée est composée d’une partie pointue en haut, la coiffe. C’est là que les satellites ou les astronautes se trouvent lors des décollages. Dans le reste de la fusée, on retrouve les réservoirs et les moteurs, qui représentent quasiment tout son poids !

Une fusée, c'est quoi ?

 

Une fusée, c'est un moyen de transport. C'est un peu comme une voiture, un bus, un camion. Sauf que les passagers de la fusée sont des astronautes, voire des satellites, ou bien encore des télescopes. Et la destination, ce n'est pas chez mamie ou papi, mais c'est autour de la Terre, vers d'autres planètes.

La fusée ne ressemble pas à un bus ni à un camion, mais ça ressemble plutôt à une énorme canette. Une canette qui est très, très haute. Ça peut être aussi haut de qu'un immeuble de 20 étages. Donc je te laisse imaginer l'ampleur et la grandeur de ces véhicules. D'ailleurs, comme dans un immeuble, on appelle les parties d'une fusée des étages.

 

La partie pointue de la fusée pour les satellites ou les astronautes

 

Alors en haut, il y a la partie qui est pointue. Celle-ci, on l'appelle la coiffe. C'est la coiffe qui contient soit les satellites, soit les capsules pour le vol habité, dans le cas où il y a des astronautes. C'est une toute petite partie de la fusée. Disons que ça constitue moins de 1 % de sa masse totale.

C'est un peu comme si je devais utiliser un gros camion pour porter une petite valise. Dans le cas du vol habité, pour te donner un exemple de ce à quoi ça ressemble, c'est comme une petite capsule. C'est une capsule, un petit habitat où les quatre astronautes restent pendant des longues heures avec le minimum indispensable pour garantir qu'il y a toute la sécurité et tout le contrôle de la mission.

C'est comme si on devait rester 24 h dans une petite voiture à quatre, sans pouvoir sortir.

 

La partie basse de la fusée pour les moteurs et les réservoirs

 

Bon, ça, c'était la partie haute et dans la partie basse, on a tout ce qu'on appelle les moteurs et les réservoirs. Donc c'est un peu comme les réservoirs de ta voiture, sauf que c'est des réservoirs immenses. Et en effet, cette partie-là constitue presque la totalité de la masse et de la hauteur de la fusée.

Il faut imaginer ces étages comme des mini fusées qu'on largue au fur et à mesure de la mission afin de pouvoir éjecter de la masse qui autrement serait inutile et continuer vers notre orbite.

 

Comment sont faits ces étages avec tout leur système et comment ils peuvent aller dans l'espace avec leurs propulseurs ?

 

Je trouve que c'est une question très pertinente parce qu'on parle souvent de systèmes.
On peut avoir différents systèmes : le système propulsif, on peut avoir le système de guidage, le système de contrôle. Et ce sont tous ces systèmes-là qui constituent l'ensemble de nos fusées. Le système propulsif, par exemple, comme on vient de le dire, c'est lui qui fournit la poussée qui permet à toute la fusée de s'éloigner, mais d'abord de s'arracher à la gravité de la Terre, puis d'arriver jusqu'en orbite.

C'est un petit peu comme la voiture, elle a son propre moteur et sa propre essence. Sauf que dans notre cas, c'est beaucoup, beaucoup plus puissant. Pour te donner une idée, un étage propulsif du moteur d'Ariane 5, qui est la fusée sur laquelle je travaille et qui a été conçue par le CNES, ça développe 1000 fois plus de puissance qu'un TGV entier.

 

Une fusée sous constante surveillance

 

Sur les autres systèmes, qui sont tous nécessaires pour bien mener nos missions, on peut dire quelques mots sur le système de contrôle et sur le système de pilotage. Encore une fois, c'est comme dans une voiture : il y a bien un GPS qui nous dit où nous sommes, à chaque moment, pour bien vérifier que nous ne sommes pas perdus. Il y a aussi toute la partie pilotage qui nous permet de corriger la trajectoire et de prendre le bon chemin.

Il y a ensuite tout un réseau de capteurs qui sont connectés avec l'ordinateur de bord qui nous permet de vérifier avec l'état de la température, pression, conditions atmosphériques... que le moteur et que tous les systèmes sont en bon état de santé.

Merci Giuseppe Fiore, ingénieur au CNES et spécialiste de la propulsion spatiale.

 

Ariane 6 | Le site du Centre national d'études spatiales (cnes.fr)

Ariane 5 | Le site du Centre national d'études spatiales (cnes.fr)

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