Programme : Raconte-moi l'espace

De quel pays sera l’astronaute qui ira sur Mars, si on y va ?

10 Jan 2024 - 5 minutes
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Résumé de l'épisode

De quel pays sera l’astronaute qui ira sur Mars, si on y va ? Lionel Suchet, directeur général délégué du CNES, le Centre national d'études spatiales, répond à la question !

Je m'appelle Nélia, j’ai onze ans et je me demande de quel pays sera l'astronaute choisi pour aller sur Mars et si on y va un jour ?

Merci Nélia. Moi, je m'appelle Lionel, je travaille au Centre national d'études spatiales qui est l'agence française de l'espace, et j'ai beaucoup travaillé au début de ma carrière sur les vols habités, c'est à dire les missions où on envoie des astronautes dans l'espace.

Donc est ce qu'on va aller sur Mars ? C'est un peu la fin de ta question, mais je vais commencer par là. Je suis sûr que oui. On peut se poser la question du coup : comment on va choisir l'astronaute qui ira sur Mars ?

C'est pas simple parce qu'on a plusieurs modèles de travail dans le spatial, dans l'espace, dans les projets spatiaux en général. Un type de fonctionnement qui est coopératif, c'est-à-dire que les gens se mettent d'accord pour travailler ensemble et construire ensemble un projet. Et puis il y a un mode qui est plus compétitif et donc là, c'est un peu la course entre différents pays et c'est celui qui gagne, qui sort en premier et suivant ces modes de travail, soit en coopération soit en compétition, le choix de l'astronaute est différent.

Alors, il y a 60 ans, dans les années 60, il y a eu une première course à la Lune entre les Américains et les Soviétiques de l'époque, les Russes d'aujourd'hui. Ces deux pays ont fait la course, ont fait une compétition pour savoir qui allait être le premier à poser le pied sur la Lune. Et là, c'est les Américains qui ont gagné et du coup le choix des astronautes était évident, c'était que des Américains et donc on a eu que des Américains à ce jour qui ont posé le pied sur la Lune parce que c'était un mode de travail en compétition et que ce sont les Américains qui ont gagné.

Et sur les projets suivants, qui ont suivi la Lune, on a travaillé sur des stations spatiales et aujourd'hui, on travaille sur la Station spatiale internationale. Et là, on est sur un autre mode de fonctionnement, de travail. On est sur un mode plus de coopération, donc des pays, cinq pays, en l'occurrence : l'Europe, les États-Unis, le Japon, la Russie et le Canada, se sont mis ensemble pour travailler ensemble, pour construire et opérer, faire fonctionner la Station spatiale internationale.

Et là, le choix des astronautes est différent puisque tous ces pays travaillent ensemble. Donc, tous les astronautes de ces différents pays doivent à un moment donné voler, pouvoir voler sur la station. Après, en Europe, il y a un autre sujet, c'est quel pays européen va voler ? Est-ce que c'est Thomas Pesquet ? Un français ? Demain, Sophie Adenot ? Ou est-ce que c'est un Allemand ? Un Italien ?... Et là aussi, ça dépend un peu du financement de chaque pays, la somme qu'il met dans le programme européen d'exploration.

On prépare déjà les vols sur la Lune et pour la Lune, on est déjà dans un mode de coopération où les États-Unis travaillent avec différents partenaires, l'Europe en fait partie, pour concevoir les missions lunaires, donc les stations spatiales autour de la Lune et les bases sur la Lune. Comme c'est les Américains qui font le gros du travail, les premiers astronautes qui reviendront sur la Lune seront sans doute américains, voire américaines, puisque le président des États-Unis lui-même a dit qu'une femme poserait dans les prochaines années le pied sur la Lune.

Mais rapidement derrière, il y aura sans doute un Canadien ou une Canadienne et un Français ou une Française, en tout cas un européen ou une européenne, ça pourrait être Thomas Pesquet dans un premier temps, Sophie Adenot plus tard, quand elle sera entrainée, quand elle sera allée sur l'ISS.

Mais on aura le droit d'envoyer des astronautes sur la Lune parce qu'on participera à ce programme. Et pour revenir donc à la question de départ pour Mars, ça sera beaucoup plus loin. Mars, ce sera peut être dans 20 ans, dans 30 ans, dans 40 ans. On ne peut pas le dire aujourd'hui et donc du coup, c'est très compliqué de dire à ce moment-là est-ce qu'on sera plus dans un mode coopératif ou dans un mode de compétition.

Moi, j'aimerais bien que dans 40 ans, on ait progressé et qu'on soit vraiment dans un mode coopératif. Parce que l'exploration, c'est le travail de tous, c'est le travail pour l'ensemble de la planète. J'espère bien que grâce au travail qui sera fait d'ici là et auquel j'espère Nélia, tu participeras, toi et tes amis, pour concevoir ces prochaines missions spatiales, on sera dans un monde de coopération tous ensemble, et que tous les astronautes de différents pays puissent poser le pied sur Mars demain.

Merci Lionel Suchet, directeur général délégué du CNES, le Centre national d'études spatiales.
Merci.

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