Effectivement, on est intéressé de revenir sur la Lune. Tu as peut-être entendu parler du programme Artemis où on cherche à faire revenir un homme et une femme sur la lune avant 2025 ?
Retourner sur la Lune pour y rester plus longtemps
Par rapport à ce qu'il s'est passé il y a 50 ans, on a envie d'y rester sur la Lune, c'est à dire qu'on voudrait construire une base, une maison pour qu'ils y restent au moins quelques semaines par rapport à ce qu'ils avaient fait avant, où ils restaient à peine quelques jours. Et ça, ça va nous prendre du temps. Et c'est un métier qui va être quand même réservé à des astronautes professionnels, c'est-à-dire des gens dont c'est vraiment le métier, qui ont été formés pour ça, qui auront été habitués à travailler dans des véhicules spatiaux, qui sont habitués à réagir s'il y a un problème comme par exemple un trou dans la station qui fait qu'ils n'auraient plus d'air. Une fuite d'oxygène, c'est un problème très grave pour eux.
Je ne pense pas non plus qu'un jour, on aille vivre sur la Lune en famille parce que la Lune, ce n'est pas très très sympa. On ne peut pas jouer dehors, on ne peut pas respirer, il n'y a pas d'arbres, il n'y a rien pour nous en fait ; nous on est des terriens, on est habitué à ce monde-là qui est très beau. Donc il faut le préserver. Et la Lune, si on y va, c'est pour travailler ou par curiosité. Mais je ne crois pas qu'on y aille pour s'amuser.
On pourrait atteindre l’orbite basse, comme Thomas Pesquet dans l’ISS !
Donc Mélissa, tu as compris, ça va être difficile pour des gens comme toi et moi d'aller sur la Lune, pour des gens qui ne sont pas astronautes.
En revanche, il y a d'autres possibilités, pour des gens comme toi et moi, c'est l'orbite basse. Ce qu'on appelle l'orbite basse, c'est 400 kilomètres, c'est la station spatiale. Les images que tu as dû voir d'astronautes comme Thomas Pesquet qui travaillent dans l'espace, en fait, ils sont à 400 kilomètres, ce n’est pas loin, 400 kilomètres. Demain, l'idée, c'est d'y envoyer des gens qui ne seront pas astronautes, dont ce n'est pas le métier, mais qui iront là-bas pour faire de la science. On pourrait imaginer aussi que des ingénieurs qui fabriqueront des choses compliquées, des choses qu'on ne peut pas fabriquer sur terre, eux iront dans l'espace pour faire eux-mêmes leurs expériences.
Donc on deviendra astronaute à mi-temps, juste pour faire l'expérience. Ce ne sera pas notre métier principal et ça, ça sera possible demain je crois, parce qu'il y aura de plus en plus de fusées qui iront dans l'espace, il y aura plusieurs stations, certainement pas une seule comme aujourd'hui, et c'est ce qu'on appelle la démocratisation de l'espace. Ça donnera accès à des gens qui iront pour travailler et peut être aussi à des gens qui iront pour faire du tourisme. Ça, ça existe déjà, mais c'est des gens très riches. Ce qu'on peut espérer, c'est que demain, des gens moins riches puissent aller faire un séjour dans ces stations spatiales et puis voir depuis l'espace la Terre, ce que tous les astronautes nous racontent comme étant magnifique.
La Lune est réservée à des gens dont c'est le métier, des astronautes. Mais si tu rêves d'aller sur la Lune, il faut devenir astronaute.
Merci Sébastien Barde, Sous-directeur Exploration et Vols habités, au CNES.
ISS | Le site du Centre national d'études spatiales (cnes.fr)
Mission Alpha | Thomas Pesquet, un français dans l'espace (cnes.fr)
