Programme : Raconte-moi l'espace

Pourquoi on envoie plein de satellites dans l'espace ?

09 Août 2022 - 6 minutes
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Résumé de l'épisode

Pourquoi on envoie plein de satellites dans l’espace ? Eric Brel, expert en application spatiale pour les marins et les gardes côtes, répond à la question ! Les satellites ont permis de prendre conscience de la fragilité de notre planète. En Europe, le système Copernicus fournit des informations nécessaires pour aider à mieux comprendre les dérèglements climatiques.

C'est quoi un satellite ? À quoi ça sert ?

 

Un satellite est une toute petite boîte pleine d'instruments qu'on envoie dans l'espace et qui tourne régulièrement autour de la Terre, tous les jours, tout le temps, et il passera sans arrêt au-dessus des mêmes points pour donner des informations. Un satellite mesure toute la surface de la planète en 5 à 20 jours, alors que, par exemple, pour un navire plein de matelots à bord, il faudra à peu près un mois pour faire la mesure tout au long d'une ligne qui irait entre Le Havre et New-York.

Les satellites d'observation de la Terre, qui ont la possibilité de couvrir toute celle-ci, de mesurer et recueillir des informations sur toute sa surface, ont montré leur efficacité. Ces satellites, qui mesurent les mers, l'océan, les pôles, les forêts mais aussi l'atmosphère, ont permis de montrer à l'homme la fragilité de notre planète. La Terre est un vaisseau qui peut emporter plusieurs milliards de personnes, mais qui embarque aussi tous les écosystèmes dont on a besoin : les animaux, les bactéries, les plantes. Tout l'environnement nécessaire à la vie et à notre bien-être.

 

Satellites : de la météo à l’étude du climat

 

Dans les années 1970, les premiers systèmes opérationnels permettaient de caractériser et de prédire la météorologie partout sur la planète. Pour l'agriculture, et pour nous, quand on doit s’habiller le matin pour commencer notre journée. Ensuite, à partir du constat de la fragilité de la planète, les hommes ont mis en place un programme, celui du Groupement intergouvernemental pour l'étude du climat, qu'on appelle aussi le GIEC. Celui-ci a démontré que les activités humaines sont un peu anarchiques, trop rapides et qu'elles pouvaient détruire certains écosystèmes de cette planète, voire, à terme, influer sur le devenir de l'Homme sur la planète. Ce n'est pas la Terre qui va mourir, c'est l'homme qui va disparaître de celle-ci.

 

Des satellites au service de la recherche et de la politique

 

Il a fallu construire des satellites de recherche et des satellites qui permettent aux politiciens, aux gens qui décident, de mieux connaître l'état de cette planète. En Europe, le système Copernicus fournit des informations régulières, comme tous les compteurs dans une voiture fournissent des informations, sur le niveau d'énergie disponible, le carburant, la batterie etc. Copernicus est ainsi un des principaux systèmes pour les décideurs de la planète.

L'idée est de disposer d'informations pour répondre au plus vite et au mieux aux changements du climat et de diminuer les excès qui vont abîmer notre planète. Il faut aussi une plus grande revisite : il faut repasser plus souvent au-dessus du même point sur la Terre. Par exemple, le commandant d'un grand navire qui fait face à la tempête, aux grandes vagues qui se précipitent vers lui, a besoin de connaître au plus tôt, au plus vite, la hauteur, la vitesse, les forces de ses vagues. Pour cela, il faut mesurer plus souvent la taille de ces vagues. Il faut donc faire plus de revisite et disposer de plus de satellites.

 

De plus en plus de satellites

 

Ainsi, de nouveaux systèmes spatiaux vont apparaître pour mesurer les courants marins, le vent, les vagues, le niveau des rivières, les surfaces construites à terre, la pousse des différents types de cultures : du blé, de l'orge, du manioc par exemple. L'évolution des maladies en forêt, l'avancement des constructions, et voire même mesurer les villes en 3D. Il faut donc des flottes de satellites. Et ça représente combien de satellites ? Les flottes de satellites en observation de la Terre vont de 20 à 30 satellites. Mais avec le progrès du numérique et des technologies, ces satellites seront de plus en plus petits, moins chers et moins lourds à opérer.

Tous les acteurs du spatial sont conscients que cette augmentation du nombre de satellites nécessite de se poser des questions pour éviter de créer des accidents, des collisions entre deux de ces satellites. Et qu’il faudrait développer une industrie purement spatiale de service en orbite pour récupérer les satellites en panne, changer leur position, aller les réapprovisionner, surtout en énergie. Dans un futur proche, de nouvelles flottes de satellites vont se construire pour permettre aux personnes les plus isolées de communiquer en permanence. Il faut que les satellites se suivent à dix minutes les uns des autres et donc cela nécessite des flottes de satellites de plusieurs milliers de tout petits satellites. Dans notre métier, tout le monde espère que ces satellites seront développés de manière plus respectueuse de la planète, plus écologique. La loi française y porte une grande attention.

 

Je travaille déjà depuis longtemps dans les métiers du satellite. C'est un bon outil pour savoir où va notre planète. J'espère personnellement qu'ils vont permettre à l'homme de mieux prendre conscience et mieux vivre sur sa planète.

 

C'était Eric Brel, expert en applications spatiales pour les marins et les gardes côtes, au CNES.

 

Copernicus | Le site du Centre national d'études spatiales (cnes.fr)

presse.cnes.fr | L’espace au service du climat, le GIEC s’appuie sur l’ét

cnes | La Terre

cnes | Un peu de vulgarisation : le satellite

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